Le festin

bandeau le festin

Bonjour à tous !

 

Récemment, le site Alléchant m’a demandé d’animer une chronique sur l’alimentation.pour ceux qui ne les connaissent pas, Alléchant met en relation producteurs locaux (maraîchers, fermiers etc.) et consommateurs.

 

L’article est paru sur le blog d’Alléchant, consultable en cliquant ici.

 

Mais je ne résiste pas au plaisir de reproduire sur notre site le fruit de cette toute nouvelle collaboration.

J’espère que vous l’apprécierez, comme j’ai aimé écrire à propos du plaisir de la table, du plaisir de la vie, même si la situation actuelle n’est pas particulièrement réjouissante. Haut le cœurs, mes chers amis, et  soyons unis: aidons ceux qui perdent pied à passer ce cap.

 

Puisse la lecture de ce petit article remonter le moral de tous ceux qui souffrent en ce moment. N’hésitez pas à le partager!

 


Le festin

 

J’aimerais vous parler d’une chose très importante dans notre culture : le plaisir de manger.

 

Affiche le festin de babeth

 

 

 

Il y a quelques années, j’avais été émerveillée par un film franco-danois sans prétention, intitulé «Le festin de Babeth ». Sans prétention, mais qui décrocha quand même un Oscar (meilleur film étranger en 1988) !

 

Ce film est un hymne au plaisir du bien-manger, mais aussi un hymne à la vie. Et pour nous Français, bonne chère rime avec « être un bon vivant ». 

 

 

Cela me rappelle la réflexion faite par un ami Canadien, à l’accent si savoureux : «  vous autres Français, vous êtes le seul peuple capable de parler de nourriture, alors que vous êtes en train de faire un bon repas ! ».

 

 

 

 

 

Et c’est vrai que pour nous, passer à table n’est pas une formalité vite  expédiée : on savoure, on déguste, on complimente la cuisinière, on rit, on échange.  Et on y passe du temps !

 

Car une bonne table, c’est le sel de la vie.

 

Nous trouverons l’épice qui sublimera un plat, nous sommes capables d’apprécier et de  parler vin sans être œnologues, nous dégustons à petites lampées un bon cognac et nous fondons pour un dessert maison élaboré avec amour.

 

 

Mais revenons à ce film, tiré d’une nouvelle de Karen Blixen (qui a écrit des tas d’autres choses à côté de Out of Africa). 

 

Babeth, notre héroïne, tient les fourneaux d’un grand restaurant parisien.

Chassée de Paris suite à la répression sanglante qui s’abattit en 1871 sur la Commune, elle trouve refuge au Danemark, dans une communauté villageoise luthérienne très austère. Aussi austère dans sa façon de se comporter que dans sa façon de manger.

 

Je me souviens encore du regard de Babeth, bien forcée d’apprendre à faire la soupe au pain et à préparer la morue séchée comme le font les 2 vieilles filles qui acceptent de l’héberger ! 

 

 

Je ne vous raconterai pas la fin de ce joli film, tout en nuance, sauf pour dévoiler une partie du festin que Babeth concocte pour remercier les villageois: soupe de tortue, blinis Davidoff et cailles en sarcophage au foie gras et sa sauce aux truffes.

 

Une explosion de saveurs, un festival subtil et gourmand, un chavirement des papilles déferlent alors sur cette communauté qui s’est coupée de ses sens et son humanité, confondant ascèse puritaine et dévotion à Dieu.

Le festin de Babeth

 

Comme Babeth, comme les invités au festin de ce film, savourons chaque instant, profitons de la vie, rions aux éclats et surtout, partageons. Partageons l’amitié, partageons l’entraide, ouvrons notre cœur et notre table. Partageons le pain et le sel.

Les masques ne peuvent pas nous empêcher.

 

La vie est un festin.

 

 

Pascale Pansin

 

Pour marque-pages : Permaliens.

Les commentaires sont fermés