Du courage d’être soi

Pont sur le gaudre Romanin (Alpilles)

Cette lettre du joli mois de mai m’a été inspirée par ma rencontre récente avec  Tim et Annekee.

 

 

C’était à Pâques, fête de la résurrection du Christ chez les chrétiens, mais aussi du renouveau,  sur le plan symbolique.

Et c’est une véritable histoire de renaissance que Tim me raconta ce jour-là.

 

Tim approche les 60 ans. Grand, de grands yeux bleus, comme beaucoup de ses compatriotes. Et une colère qui surgit au détour d’une phrase, colère enfouie pendant des années, durant une vie vécue à l’étroit dans la banlieue de Rotterdam. Tim me parle de la Hollande telle qu’il la voit, sans relief et sans couleurs, à part le gris, de son sentiment d’enfermement et de solitude ressenti au contact d’une société peu tournée vers l’autre.

 

Un beau jour, Tim a tout arrêté. Direction la Provence, près de St Rémy. Et là, tel Van Gogh, il découvre la lumière, les couleurs, les reliefs des Alpilles,  la beauté simple des iris sauvages, le parfum des cystes et de l’hélichryse quand le soleil est au zénith. Il devient ouvrier agricole et ce contact avec la terre l’apaise, enfin. «  Aujourd’hui, quand on me demande d’où je viens et ce que je fais dans la vie, je ne réponds pas. Ce n’est pas ça qui me définit. Je ne suis pas un Hollandais ouvrier agricole. Je suis…moi ».

 

 

Des histoires comme celle de Tim, vous avez dû en entendre parfois : l’éveil à la nature, le retour à la terre, la célébration païenne des noces entre le citadin en quête du sens de la vie et la Terre-mère. Toutes ont en commun la rupture : avec un mode de vie devenu inadapté, avec des comportements sociaux aliénants, avec l’argent-roi.  Mais ce qui m’a frappé dans celle de Tim, c’est la notion d’unité : l’union avec soi, les retrouvailles avec son être, la re-naissance.

 

Il faut du courage pour oser être soi. Car oser être soi, ce n’est pas seulement larguer les amarres, comme Tim. C’est aussi oser dire non. Non à ce qui ne nous ressemble pas, non à ce (et à ceux) qui nous blessent, non à ce que l’on veut nous imposer sans examen préalable de notre part.

En étant soi, on est conscient. De nos forces, de nos faiblesses, de notre héritage, de nos valeurs. On ne marchande pas avec soi: on prend le tout. On est UN.

 

Quel rapport avec la santé, me direz-vous ?

 

Sur le plan de la santé holistique, être soi permet d’atteindre l’équilibre. La médecine traditionnelle chinoise distingue, parmi les causes de maladies, les facteurs internes que sont les excès émotionnels: l’angoisse, l’excès de réflexion, l’anxiété, l’excitation, ainsi que la colère et la tristesse, comme dans le cas de Tim.

Ces émotions négatives agressent l’organisme, chacune touchant l’organe qui lui est associé, selon la théorie des 5 éléments (nous y reviendrons dans une prochaine lettre, qui sera consacrée à la médecine traditionnelle chinoise).

 

Etre soi devient ainsi une nécessité pour vivre « en santé », comme disent les Canadiens, et pour vivre heureux. Heureux car libre : libre de ses choix, libre de ses croyances, libre du chemin  que l’on veut emprunter.

 

Alors, soyons notre propre guide. N’attendons pas de suivre quelqu’un d’autre. L’autre peut nous accompagner, nous montrer une voie, mais au final, c’est vous seul qui choisirez celle à suivre, car vous seul savez ce qui est bon pour vous.

 

C’est le vœu que je formule aujourd’hui pour chacun de nous : soyons libres d’être nous-mêmes.

 

Prenez bien soin de vous !

 

Pascale Pansin

 

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